Cette aiguière en porcelaine peinte était utilisée, à Chamonix, au 19e siècle. C'est un objet qui peut être utilisé à table pour le service de l'eau et du vin à table et/ou pour le lavage des mains avant ou après les repas et/ou pour la toilette. Dans ces deux derniers cas, elle est généralement accompagnée d'un bassin. Cette aiguière est décorée d'une scène pastorale mettant en scène une bergère reconnaissable à son bâton. Il peut s'agir là d'une représentation de Claudine, héroïne d'une nouvelle de Jean Pierre Claris de Florian (1755-1794) publiée dans le recueil "Nouvelles nouvelles" en 1792. Cette nouvelle s'ouvre à la fontaine du Caillet, sur le chemin du Montenvers où Claudine, jeune bergère chamoniarde, est séduite par un riche anglais, nommé Belton. Ce dernier l'abandonne alors que cette dernière est enceinte. La jeune mère est contrainte de fuir vers la ville. C'est cette fuite qui est illustrée sur cette aiguière où la jeune bergère, les pieds nus, porte son enfant sur son dos dans un décor champêtre et sous un ciel orageux. Cette nouvelle rencontre un véritable succès au 19e siècle, après son adaptation au théâtre par le dramaturge français Pigault-Lebrun (1743-1835). La fontaine de Caillet est dès lors renommée "la fontaine de Claudine" et devient au milieu du 19e siècle un site pittoresque prisé des touristes et représenté sur des gravures.
Aiguillière en porcelaine, à anse latérale et non couverte. Elle est ornée d'un décor peint
Vie domestique
H. en cm : 29.8; L. en cm : 15.5
2009.0.633
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc