Cette estampe, réalisée d'après un dessin de Jean-Daniel Huber représente le chemin qui mène à la vallée de Chamonix. Plus précisément, il s'agit de la portion entre Servoz et Les Houches qui se nomme « les Montées Pélissiers ». Ce chemin abrupte serpentait dans la montagne, au bord de la rivière Arve et ne pouvait être pratiqué qu'à pied ou à dos de cheval. C'est ce que décrit Horace-Bénédict de Saussure dans le premier volume de ses « Voyages dans les Alpes » en 1779 : « Cette route en corniche au-dessus de l'Arve, étoit autrefois un sentier étroit où il eût été imprudent de rester à cheval : mais depuis quelques années on a fait sauter des rochers, & on l'a élargie au point qu'elle est accessible à de petites charrettes. On y passe sans aucun danger, & l'on peut cependant d'après cette route, se former une idée des passages périlleux des hautes montagnes » (p. 428). L'artiste montre le chemin qui monte sur la droite à flanc de montagne sur lequel s'aventurent des touristes à dos de cheval, menés par des guides à pied. En face, les escarpements rocheux et boisés assombrissent la scène alors qu'en arrière plan s'élève le massif du Mont-Blanc. Cette image témoigne des débuts du tourisme à Chamonix. L'accès à la vallée constituait alors un voyage long et impressionnant dans les montagnes. Ce voyage était principalement entrepris par des aristocrates européens, au sein de leur Grand Tour. Par ailleurs, cette image rappelle aussi la réutilisation des modèles dans la gravure. En effet, le musée conserve deux autres gravures qui utilisent ce paysage en adaptant le premier plan, en faisant varier les personnages ou le sentier.