Ce manuscrit est un document essentiel pour l'histoire de l'alpinisme. Il a été rédigé par Jacques Balmat, guide et paysan chamoniard, qui a réussi la première ascension du mont Blanc le 8 août 1786 avec le docteur Michel-Gabriel Paccard. Ce manuscrit est d'abord le récit de la tentative qu'il a fait en juin 1786 et qui a rendu possible la réussite deux mois plus tard. En effet, en juin, Balmat monte très haut et s'approche du sommet mais, bloqué par les nuages et surpris par la nuit, il ne peut pas redescendre et passe la nuit sur le glacier au niveau du Grand Plateau. Balmat fait alors sauter un verrou et vainc la peur ancestrale de dormir sur un glacier. Le sommet étant encore couvert de nuages au matin, il est obligé de redescendre tout en ayant certainement repéré la voie d'accès au sommet. Fort de cette connaissance, c'est deux mois plus tard que Balmat guide Paccard vers le mont Blanc et c'est ensemble qu'ils atteignent le sommet à 18h23. Ensuite, Balmat liste la plupart des ascensions qui ont eu lieu entre 1786 et 1830, dont certaines auxquelles il a participé comme celle où il conduit la caravane d'Horace-Bénédict de Saussure en 1787. Ce manuscrit aurait été découvert par Alcide Gex à la fin du 19e siècle dans des livres qu'il avait acheté et qui auraient appartenu à Jacques Balmat. Il a publié cette découverte en 1902 dans la Revue Savoisienne. On ignore comment cette lettre est ensuite passée de Gex à Alfred Cachat, le donateur, qui était alors un hôtelier important, propriétaire de l'hôtel du Mont Blanc et du Majestic Palace. Ce témoignage de première main est le seul qui soit conservé puisque la relation qui aurait été écrite par Paccard est aujourd'hui perdue. Balmat a bénéficié de cette réussite, il a reçu la récompense de Saussure ainsi qu'une somme d'argent délivrée par le gouvernement sarde avec l'autorisation de se faire appeler « Jacques Balmat dit Mont Blanc ». Il est aujourd'hui indissociablement lié au mont Blanc et à l'histoire de Chamonix.