Cette estampe, réalisée d'après un dessin de Jean-Daniel Huber représente le chemin qui mène à la vallée de Chamonix. Plus précisément, il s'agit de la portion entre Servoz et Les Houches qui se nomme « les Montées Pélissiers ». Ce chemin abrupte serpentait dans la montagne, au bord de la rivière Arve et ne pouvait être pratiqué qu'à pied ou à dos de cheval. C'est cette route que décrit Jacques Cambry en 1801 dans son ouvrage intitulé « Voyage pittoresque en Suisse et en Italie » : « Nous continuâmes notre route sur des ponts pittoresques, sur des voies rapides au milieu de torrens, toujours sur les rives de l'Arve, qui disparoît et reparoît dans l'abyme, jusqu'à la riante vallée de Chamonix. ». Au premier plan, deux habitants de la vallée discutent. Un homme est allongé dans l'herbe avec son chien et une femme porte du bois sur la tête. L'homme désigne du doigt un couple de touristes, montés sur des mulets. Accompagnés d'un guide à pied, les voyageurs empruntent le chemin qui monte sur la droite à flanc de montagne. Des escarpements rocheux et boisés apparaissent sur la gauche alors qu'en arrière plan s'élève le massif du Mont-Blanc. Cette image témoigne des débuts du tourisme à Chamonix. L'accès à la vallée constituait alors un voyage long et impressionnant dans les montagnes. Ce voyage était principalement entrepris par des aristocrates européens, au sein de leur Grand Tour. Par ailleurs, cette image rappelle aussi la réutilisation des modèles dans la gravure. En effet, le musée conserve deux autres gravures qui utilisent ce paysage en adaptant le premier plan, en faisant varier les personnages ou le sentier.