Cette cardeuse à laine était commercialisée entre la fin du 19e et le début du 20e siècle par Manufrance, entreprise stéphanoise qui vendaient des articles ménagers en tout genre mais aussi des armes et des bicyclettes. Les pneus pleins installés sur cette machine permettent au cardeur ambulant de se déplacer sur les chemins et de proposer ses services à qui en a besoin. Il passe le plus souvent à partir du printemps pour carder c'est-à-dire aligner les fibres de la laine destinée à être filée ou "rafraîchir" les matelas. Au bout de quelques années d’usage d'un matelas, la laine lavée et cardée se tasse et s’agglomère dans les zones de la couche les moins utilisées. Le matelas devient alors inconfortable, bosselé et dur. De plus, il perd de son pouvoir isolant. Il est donc confié au cardeur qui se charge de le découdre, d'aérer la laine et de lui redonner du gonflant par l'action de la cardeuse puis de recoure le matelas. Un matelas de laine est difficile à transporter à cause de son poids. De plus, la poussière étouffante qui se dégage au moment du cardage nécessite de travailler à l'extérieur. C'est pourquoi, le cardeur vient à ses clients, il s'installe sur une grande toile étendue au sol pour garder la laine propre. C'est un travail pénible, nécessitant un certain savoir-faire et de longue haleine. Il faut près d'une journée pour refaire un matelas. Il est donc plus économique de payer un artisan que de perdre une journée de travail à le faire soi-même.