Cette lithographie est l’œuvre de l'artiste anglais Henry-John Terry qui, originaire d'Angleterre, étudia à Genève auprès du célèbre peintre paysagiste Alexandre Calame, puis se fixa en Suisse. Cette lithographie fait probablement partie de l'ensemble publié en très grand format in-folio (57 x 37 cm.) pour illustrer « La Haute Savoie, récits de voyage et d'histoire» de Francis Wey. Cet ouvrage, édité en 1866, est illustré par des lithographies d'Henry-John Terry réalisées d'après nature. Cette lithographie représente les ruines du château de Faucigny construit en 1119 qui doit son nom aux sires de Faucigny. Ce château, situé à 920 m. d'altitude, permettait aux seigneurs de surveiller l'ensemble de leur territoire qui s'étendait jusqu'à l'Arve. Au-delà, les territoires étaient la propriété du Comte de Genève. Au 13e siècle, la famille de Faucigny quitte le château pour celui de Châtillon sur Cluses laissant celui de Faucigny à l'abandon. Il est racheté par les Barnabites de Thonon et de Contamine en 1699. Cependant, les villageois y voient une opportunité de se procurer des matériaux de construction. Le château est progressivement démantelé et devient alors une source d'inspiration idéale pour les artistes romantiques de l'époque. En effet, comme l'écrivait Chateaubriand : « Les ruines sont plus pittoresques que le monument frais et entier. Les ruines permettent d'ajourer les parois et de lancer au loin le regard vers les nues, les montagnes ». La ruine opère dans cette estampe un rôle de relais sur le paysage. Henry-John Terry réalise également des lithographies d'autres sites historiques en ruines du territoire comme la Tour de Bellecombe ou Saint-Julien et le château de Ternier. Ainsi, la lithographie contribue à la diffusion des connaissances et la documentation des sites historiques.