Sonnaille
1ère moitié 19e siècle
Cette sonnette est réalisée par Vincent Claret (1778-1842) à Vallorcine dans la première moitié du 19e siècle. En parallèle de son activité de laboureur, ce Vallorcin travaille comme forgeron au moulin de la Molliettaz, dans le village du Mollard, à Vallorcine. D'après les archives familiales, vers 1812-1813, il descend à Bagnes, en Valais, à la forge Oreiller (1750-1945) pour acheter une sonnette à condition de la « voir faire ». En 1815, d'après son livre de comptes, il vend ses premières sonnettes (Cf. Fonds Jean-Paul Claret, Archives communales de Finhaut, Valais, Suisse). Les sonnettes Claret présentent des similitudes avec les sonnettes Ribola à Etrouble (Vallée d'Aoste) et avec celles de François Oreiller à Villette (Bagne). Celles produites par Vincent Claret sont identifiables car elles sont estampillées de la marque "C" comme celle-ci . A sa mort, en 1842, la fabrique familiale est reprise par ses fils : Bruno, Joseph Élie et Siméon puis par son petit-fils Elie. L'activité se poursuit jusqu'au milieu du 20e siècle. Les sonnettes s'attachent au cou des vaches lorsqu'elles pâturent ou se déplacent. Elles permettent au berger de localiser ses bêtes et d'identifier leur activité. Elles peuvent également marquer l’identité de l’animal d'une empreinte sonore selon ses caractères et sa place dans le troupeau. Le groupe produit alors un halo sonore qui facilite le rassemblement et assure la plénitude du troupeau. La pratique de l'ensonnaillage est attestée depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à nos jours. Elle est indissociable de celle de la transhumance qui a cours dans l'Europe méditerranéenne et les Alpes. La vache joue un rôle primordial dans la société rurale des Alpes occidentales jusqu'au milieu du 20e siècle. Elle procure lait, viande, peau, cornes et fumier pour fertiliser les terres ainsi que de la chaleur et de la compagnie les longs mois d'hiver. Les bêtes conditionnent l'utilisation des sols, l'organisation des villages, les déplacements saisonniers et la répartition des tâches. En parallèle, la production de sonnettes et de cloches se développe considérablement dans les vallées de Chamonix et de Vallorcine au 19e siècle. Plusieurs fabriques consacrées cette activité sont créées : les fabriques Dévouassoud et Simond à Chamonix et la fabrique Claret à Vallorcine. Également éleveurs, les Claret vendaient leurs bêtes en Valais et négociaient d’emmener la vache avec sa sonnette.
Cette sonnette est fabriquée à partir d'une plaque de fer emboutie, forgée, fermée, rivetée. Elle est ensuite brasée (au four à 1080 degrés) avec du cuivre ou du laiton en vase d’argile clos. Puis, elle est martelée, polie et vernie. L'anse externe ou colombette est renforcée par une tige de fer torsadée. A l'intérieur, un battant métallique conique est accroché à la bélière ou porte-battant. Il dépasse légèrement sous la bouche aussi nommée jupe. Le collier en cuir passe dans la colombette. Il est cousu et riveté. La fermeture et le réglage du diamètre sont assurés par une boucle, rectangulaire, pourvue de deux ardillons: parties mobiles qui entrent et sortent des trous percés dans le collier.
Agriculture - élevage, Artisanat - industrie
H. en cm : 52; l. en cm : 13
Cloche et collier
2009.0.491
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc