Tranchoir à pain
1780 : Date d'exécution
Ce coupe-pain est fabriqué artisanalement, en 1780, pour l'église Saint-Michel de Chamonix. Il était utilisé pour trancher le pain bénit. Le pain apporté par les fidèles est béni par le prêtre célébrant et distribué à la sortie de l'office. Contrairement aux hosties qui sont consacrées et considérées comme le corps du Christ, le pain bénit n'est pas un sacrement mais un sacramental, comme l'eau bénite, qui prépare à recevoir la grâce et à coopérer avec elle. A la fin du 18e siècle, à Chamonix, cette pratique est encore bien vivante comme en témoigne ce coupe pain et le livre de raison du guide et paysan Jean-Michel Cachat. Ce dernier rapporte que le pain bénit était confectionné par les filles et les garçons une à deux fois par an, notamment le jour de la Saint-Michel. Ainsi, le 29 novembre 1794, alors qu'une majorité des prêtres savoyards refuse la constitution civile du Clergé, il raconte: « [on a distribué] un beau pain bénit fait par les garçons et les filles, mais il a fallu que les prêtres partent bien vite » (Cf. Les carnets de Cachat le Géant, p. 158). Si certains sacramentaux sont encore largement pratiqués en occident, la tradition du pain bénit est progressivement tombée en désuétude.
Coupe-pain constitué d'une lame verticale, en métal, dont l'une des extrémités est montée à charnières sur une planche de bois horizontale et l'autre est terminée par une poignée en bois. La partie supérieure de la planche est sculpté d'un ange, dans une collerette, encadré par un monogramme et une date. La partie inférieure est légèrement concave.
Vie sociale - culturelle
H. en cm : 67; L. en cm : 36,5
2009.0.594
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc