Carte géographique
1751
La carte du « Duché de Savoye », par Gilles Robert de Vaugondy (1688-1766), géographe du roi, date de 1751. Pour la réaliser, l'auteur s'est inspiré de la « Grande Carte du Piémont » de 1680 par Tommaso Borgonio. Ces informations factuelles sont inscrites dans le cartouche situé en haut à droite de la carte, décoré d'éléments naturels. Un second cartouche, en bas à gauche, contient les indications d'échelle, notamment les lieues de France et les milles de Piémont. Sur la carte, les différents duchés et comtés (Chablais, Genevois, Faucigny, Savoie propre, Tarentaise, Maurienne) sont mis en évidence en colorant leur frontière. Les nombreux toponymes sont accompagnés d'un rond pour signaler l'emplacement du lieu et d'une fortification pour symboliser les villes les plus importantes, comme Gex, Annecy, Aix, Cluse ou encore Chambéry. Le réseau hydrographique détaillé structure la carte, qui ne comporte en revanche aucune route ou chemin. De la même manière que pour les frontières, les forêts sont peintes en vert, les lacs en bleu et les éléments de relief en brun. Le relief est symbolisé par des monticules, de formes quasiment identiques, répartis sur l'ensemble du territoire. Leur taille ne varie que très peu entre des hautes montagnes ou des collines. Quelques montagnes sont individualisées et portent un nom, mais leur forme reste identique aux autres. C'est le cas du mont Malay, du mont Iseran ou du Grand mont Cenis par exemple. Tout au sud, en Maurienne, une inscription indique « Les Alpes » sur quelques montagnes que rien ne distingue des autres. Dans la région de Chamonix, plusieurs éléments du reliefs sont à relever. Tout d'abord, « Les Glacières » forment une frontière naturelle entre la Vallée de Chamonix et le Valais. Le terme de « Glacières » précède celui du massif du Mont-Blanc et les premiers touristes, dès le milieu du 18e siècle, viennent dans la vallée de Chamonix pour voir « Les Glacières ». Au nord de Chamonix, le cartographe a signalé « La Forclaz » au sommet d'un monticule. Le sommet le plus notable se trouve au sud de Chamonix, il s'agit de la montagne Maudite, bien plus haute que les autres. Dans une réédition de cette carte en 1793, ce sommet perd son qualificatif de maudit pour laisser place au « M. Blanc ». La première ascension du mont Blanc, en 1786, a très certainement accéléré la reconnaissance de ce toponyme et son changement sur les cartes éditées ultérieurement.
Gravure en creux avec rehauts en couleur sur deux feuilles de papier vergé liées
Cartes - plans, Estampe
H. en cm : 54,6; L. en cm : 69
Duché de Savoye qui comprend le Chablais, le Fossigny, la Tarentaise et la Maurienne
AG.537
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc