Cette paire d'étrier était utilisée dans la vallée de Chamonix au 19e siècle. Ce sont des étriers d'apparat qui ne permettent pas de véritablement monter à cheval. Selon, le « Catalogue descriptif illustré du Musée de Chamonix » de 1927, ces étriers « auraient servi à Joséphine de Beauharnais pour le trajet de Sallanches à Chamonix en 1810 ». En effet, Joséphine de Beauharnais, la première épouse de Napoléon Ier (1763-1814), se rend à Chamonix en juin 1810, peu de temps après son abandon par l’Empereur. Si ces étriers ont pu être utilisés pour agrémenter le harnachement d'un des chevaux du convoi de Joséphine lors de sa venue à Chamonix, ils n'étaient d'aucune utilité sur un chemin tortueux et considéré comme dangereux au début du 19e siècle. Ce tracé connaîtra de nettes améliorations par la suite. Au 19e siècle, Chamonix connaît un engouement touristique et un essor économique sans précédent. Les chevaux et les mulets ont joué un rôle essentiel dans ce développement touristique. Ils sont, non seulement, employés comme moyens de transport pour rallier Chamonix depuis Genève ou Sallanches, mais également, utilisés pour aller en montagne. En effet, ce moyen de locomotion facilite l'accès à la montagne à des touristes pas nécessairement habitués à la marche sur des chemins accidentés. La course se fait accompagnée d'un guide qui fourni aux clients les montures avec leurs équipements nécessaires. Ainsi, l'article 100 du règlement de la compagnie des guides de 1846 précise : « chaque mulet devra être muni d'une selle pour homme, d'une selle pour femme, des harnais, courroies, cordes et autres objets nécessaires, le tout en bon état ». Le prix de la course est payée au guide qui est tenu de reverser son dû au propriétaire du mulet et/ou de l'équipement. Le tarif varie selon la nature de la course : promenade, excursion, course extraordinaire ou voyage. Au cours du 19e siècle, les règlements successifs de la compagnie des guides de Chamonix s'étoffent d'articles relatifs à l'utilisation des mulets. Cette pratique a progressivement disparu au cours du 20e siècle, avec l'arrivée du train du Montenvers puis des téléphériques.