19e siècle : 1er quart 20e siècle
Dans la vallée de Chamonix, les paysans cultivent l'orge, l'avoine et le seigle jusqu'au début du 20e siècle. Une fois la moisson achevée, il faut « battre les blés » c'est-à-dire les céréales dont le grain sert à l’alimentation (farine, pain). Ce travail demande du temps et un certain savoir-faire. Une fois sèches, les gerbes et les javelles sont détachées. (Les javelles sont des brassées de céréales moissonnées à la faux demeurant en petits tas qui composent les gerbes). Le tout est placé sur l’aire à battre de la grange, l’épi vers le centre. Le battage est effectué à l’aide d’un fléau comme celui-ci. Pour gagner du temps, il est courant de faire appel à un frère, un voisin ou des ouvriers pour les exploitations les plus importantes. En novembre 1784, dans son livre de raison, Jean-Michel Cachat dit Le Géant écrit : « Nous avons gardé Laurent Balmat pour battre les blés dans la grange ». L’année suivante, 28 novembre 1785, il explique : « Nous avons battu deux fois et nous avons gardé deux ouvriers neuf jours » (Cf. Les carnets de Cachat Le Géant, 2001, pp. 37-38). Le battage a lieu entre septembre et début novembre. Un temps sec et froid est idéal, ainsi le grain ne colle pas. Les batteurs se placent côte à côte, avancent en même temps, frappent avec le fléau l’un après l’autre en prenant garde de ne pas toucher le voisin. Un fois le travail fini, les javelles sont retournées, la paille est enlevée à la fourche et mise en gerbe. Ensuite, le grain est vanné et stocké. La majorité est utilisée pour la consommation courante (farine, pain), l'autre est semée l'année suivante.
Fléau articulé composé d'un manche et d'un battant en bois reliés par un flexible en cuir. Le battant est directement percé alors que le manche est pourvu d'un embout percé en corne. Le flexible est composé de deux anneaux de cuir, cousus entre eux.
Agriculture – élevage
L. en cm : 138; D. en cm : 4.5
Manche 2010.0.135.1
2010.0.135
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc