Cet instrument de mesure est un jalon-mire. Henri Vallot le décrit parfaitement dans son « Manuel de topographie » publié en 1904 à l'attention de tous ceux qui souhaiterait faire de la cartographie. Il écrit que le jalon-mire est une « sorte de règle en bois de 2m 50 de longueur, garnie d'une pique de fer qui permet, au besoin, de la fixer dans le sol. Cette règle porte trois voyants dont les deux extrêmes sont maintenus à la distance invariable de 2 mètres, et celui médian, d'une dimension et d'une couleur différente, peut être fixé à la hauteur de l'instrument au-dessus du sol ; c'est ce dernier que l'on vise pour mesurer l'inclinaison parallèlement au sol, ce qui dispense de tenir compte de la hauteur de planchette. Dans la position normale du jalon-mire, la pique est en l'air et le talon repose sur le sol ». Cet instrument est utilisé par les topographes pour faire des levés topographiques. Ces levés servent à récolter des données existantes sur le terrain pour ensuite les transcrire, à l'échelle, sur une carte. Comme l'indique l'inscription manuscrite inscrite sur le bâton de bois, ce jalon-mire appartenait à Henri Vallot (1853-1922). Celui-ci est ingénieur et avec l'aide de son cousin Joseph Vallot, il entreprend en 1893 de réaliser une carte du massif du Mont-Blanc au 1/20 000e à partir de relevés entièrement nouveaux. Cette entreprise les occupe pendant plus de trente ans mais une seule carte est publiée de leur vivant en 1907. Malgré tout, cette expérience permet à Henri Vallot d'élaborer une méthode de travail pour les topographes alpinistes afin de réaliser la cartographie des montagnes. Il met cette méthode en œuvre au sein de la commission de topographie du Club Alpin Français, créée en 1903.