En 121 avant J.-C, les Romains soumettent le territoire allobroge dont Passy fait partie. Cette agglomération gallo-romaine figure sur la carte "Italia antiquae et novae" publiée par Joseph Parker à Oxford en 1825 sous le nom de "Vatusium" au côté de Bautae (Anneci le vieux), Octodurus (Martigny) et Darantasia (Moûtiers). Le dictionnaire Latin-français de Félix Gaffiot, faisant référence à l'"Histoire naturelle" de Pline l'Ancien (Cf. 11, 240, vers 77), définit l’adjectif "vatusicus" comme suit : " de Vatusium, ville de la Narbonnaise, au pied des Alpes ceutroniques". Ce territoire frontalier, entre Allobroges et Ceutrons, est un lieu d'échanges de produits agricoles et viticoles. Le fromage notamment semble connaître une certaine notoriété jusque sur les tables de Rome. Les vestiges archéologiques mis au jour depuis 1650 : un temple dédié à Mars, des ex-votos, des sépultures et du mobilier tel que des monnaies, des fibules et une lampe à huile, attestent de l'importance de cette agglomération. Cette lampe à l'huile gallo-romaine a été mise au jour au lieu-dit "les Outards" par Léon Félisaz en 1871 en contexte de sépulture (Cf. BROISE Pierre, "Antiquités gallo-romaines du Faucigny", in Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la ville de Genève, tome XVIII, 3e livraison, 1988, p. 271). Il l'a ensuite donnée au musée Alpin avec sa collection ethnologique qui constitue l'un des noyaux primitifs du musée. Les lampes à huile étaient importées d'Italie ou d'Afrique mais également copiées par différents ateliers provinciaux dont plusieurs sont localisés en Narbonnaise. Les moules sont constitués de deux valves réalisées soit à partir d’un archétype, soit à partir d’une lampe dont les orifices sont bouchés au préalable (on parle alors de surmoulage). Le dépôt de lampe(s) dans une sépulture est une pratique courante dans l'Antiquité, attestée dans tout l'Empire romain.