01/01/1920 : 02/05/1920
Cette maquette en plâtre est une étude préparatoire pour le monument aux morts de la Première Guerre mondiale (1914-1918) commandé par la municipalité de Chamonix. Le 23 février 1919, la municipalité fait part de son souhait de faire construire un monument en hommage aux soldats de la commune morts au combat. La Première Guerre mondiale a mobilisé plus de 60 millions de soldats. Environ 9 millions de personnes sont décédées et 8 millions sont devenues invalides. Entre 1920 et 1925, 35 000 monuments aux morts qui sont érigés malgré les difficultés de la reconstruction (plus de 95 % des communes françaises en possèdent un). La municipalité de Chamonix a une idée précise du monument qu’elle désire inspiré du site et de la vallée et choisi le champ de foire comme emplacement (rebaptisé depuis « Place du Poilu »). Un concours est ouvert aux sculpteurs et aux architectes de France. Au début de l'année 1920, six candidats pour la réalisation de ce monument sont choisis parmi les exposants du Salon, à Paris. Cette maquette en plâtre est l’œuvre d'un des six candidats au concours. La forme d'obélisque est un emprunt à l'architecture sacrée égyptienne. Ce projet rassemble de nombreux symboles. Le coq qui surmonte la maquette est une image qui apparaît dès l'Antiquité sur des monnaies gauloises et représente la Gaule et des Gaulois. Il devient un symbole puissant en France pendant la Troisième République (1870-1970). Il est étroitement lié au soleil et annonce la résurrection quotidienne de l’astre du jour et préside à la défaite des ténèbres. La femme apparaît en tant que symbole de la liberté, de la République, de la patrie. Elle tient dans une main la palme de la victoire et de l'autre l'épaule du soldat. Ce soldat de la Première Guerre est identifiable à son uniforme qui est celui adopté à partir de 1915 : casque Adrian, capote (veste) en croisé, havresac, brodequins et bandes molletières. Ce soldat porte une main à son cœur et tient son fusil de l'autre. Le socle présente la Croix de guerre qui est une décoration créée, en 1915, afin de décorer les citations individuelles pour faits de guerre. Elle est ici employée comme le symbole par excellence de la bravoure du poilu. Le choix des symboles et des épitaphes traduisent la vocation non seulement commémorative mais aussi patriotique du monument. Le conseil municipal délibère le 2 mai 1920 et ne retient pas ce projet mais celui du sculpteur parisien Georges Armand Vérez et de l'architecte de Thonon François Dupupet. Le monument est inauguré le 18 septembre 1921.
Cette maquette est composé d'une armature métallique recouverte de plâtre sculpté. Elle prend la forme d'une odalisque et se compose d'un piédestal qui assure l'équilibre de l'ensemble, d'un un fût quadrangulaire s'amincissant vers le sommet et d'une cassure de la pente au sommet pour obtenir un pyramidion qui est ici arrondi. L'obélisque est sculptée d'un ensemble d'éléments symboliques et le socle d'épitaphes.
Vie militaire, Vie sociale - culturelle
H. en cm : 53,5; L. en cm : 20,5
2009.0.704
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc