1823
Ce métier à tisser entièrement en bois provient de Vallorcine, d'une maison qui appartenait à la famille Bozon. Daté de 1823, il est entièrement confectionné en bois. Il a certainement été fait à Vallorcine qui compte parmi ses habitants plusieurs menuisiers. Le bâti est entièrement démontable et les marques incisées sur les pièces facilitent son remontage. Le tissage se faisait au coeur du foyer, dans la chaleur du pèle (pièce principale) où le métier à tisser était installé en hiver. Le tissage se fait en trois temps : l'ourdissage de la chaîne, l'insertion de la chaîne dans les lisses et les harnais, enfin le tissage à proprement parlé. Les étapes sont clairement expliquées par les élèves de l'école de Vallorcine dans leur journal (cf: Près des Cimes 1952-53). A Vallorcine, on confectionnait une étoffe de lin et de laine "la troëdze", encore appelée mi-laine, qui était chaude et solide et servait à faire les jupons. Comme les moutons, les métiers à tisser ont disparu du quotidien de la Haute vallée de l'Eau-Noire. Seuls deux métiers à tisser vallorcins sont parvenus jusqu'à nous: celui-ci et celui exposé à la maison de Barberine. Cependant, il devait en exister d'autres qui dorment peut-être encore, bien à l'abris dans une grange, un raccard ou un grenier.
Métier à tisser dont le bâti est entièrement en bois et démontable. Les montants et les traverses sont chevillés. La poitrinière et le porte-fils sont insérés dans les montants grâce à un système en queue d'aronde. Les ensouples sont des pièces cylindriques insérées dans les montants et mobiles. L'ensouple arrière dite aussi de chaîne ou dérouleuse est actionnée par une manivelle entièrement en bois. L'ensouple avant dite aussi de tissu ou enrouleuse est ceinte d'une roue dentelée en métal associée à un taquet. Les rouleaux sont installés à l'horizontal sur un support élévé au centre du métier. Ils soutiennent, par l'intermédiaire de quatre poulies, les harnais et les battants du peigne. Ce dernier semble avoir été restauré, seule la partie gravée semble d'origine. Les pédales sont également en bois et fixées à l'arrière du métier. Les pièces sont marquées à plusieurs endroit pour faciliter le remontage. Les fils de chaîne sont en chanvre et ne sont pas installés de manière à ce que le métier fonctionne.
Artisanat - industrie, Vie domestique
L. en cm : 176; l. en cm : 175
Poulie
2010.0.215
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc
Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc