Cette note est un tiré à part de l'Annuaire du Club Alpin Français de l'année 1892, publié en 1893. Elle a été rédigée conjointement par Joseph et Henri Vallot. Joseph (1854-1925) est botaniste de formation mais il a fait construire en 1890 un observatoire au mont Blanc, à 4350 mètres d'altitude afin de réaliser des observations et expériences scientifiques dans les domaines les plus variés. Henri (1853-1922) est ingénieur, issu de l’École Centrale. Ensemble, ils se lancent dans le projet d'une nouvelle carte du massif du Mont-Blanc à l'échelle 1/20 000e. Cette note commence par un rapide historique de la cartographie du massif du Mont-Blanc depuis l'annexion de la Savoie par la France en 1860. Les auteurs évoquent les cartes existantes de Mieulet, d'Adams-Reilly ou de Viollet-le-Duc, en précisant leurs avantages et leurs inconvénients. Puis, ils exposent l'utilité d'une nouvelle carte pour « l'étude des phénomènes de dégradation des montagnes et de variation des glaciers » mais aussi pour « rendre aux touristes tous les services qu'ils sont en droit d'attendre » notamment pour leurs excursions en montagne. Ce besoin de détail les pousse à choisir l'échelle du 20 000e et leur demande d'exécuter une triangulation complète, c'est-à-dire de réaliser des relevés entièrement nouveaux. Ce travail les occupera finalement pour le reste de leur vie, Joseph faisant les relevés en haute montagne et Henri dans la vallée. Une seule carte de Chamonix sera publiée de leur vivant en 1907, le reste le sera par Charles Vallot, le fils d'Henri. Malgré leur grande qualité, les cartes Vallot au 1/20 000e connaissent peu de succès auprès des alpinistes, car l'échelle est finalement mal adaptée à leurs besoins. Ce sont les cartes au 1/50000e, reprises par Charles Vallot qui remportent l'adhésion du public.