Ce tirage photographique sur papier albuminé date probablement du dernier quart du 19e siècle. Il représente une cabane en bois simple, devant laquelle pose une dizaine de personnes. Les constructions de ce genre, appelées « Pavillon », sont destinées à accueillir les touristes de passage et à leur proposer des rafraîchissements et une petite restauration. Jusqu'en 1860 environ, tout un chacun pouvait s'installer en bordure de chemin pour vendre les produits de sa ferme, ce qui représentait un revenu supplémentaire pour les agriculteurs. Seulement, le nombre de vendeurs est parfois très important et incommode les touristes. La municipalité décide alors, dès 1860, de réglementer cette offre en multipliant les pavillons sur les itinéraires les plus fréquentés par les promeneurs : la Mer de Glace par le Montenvers ou le Chapeau, le Brévent par Planpraz ou Bellachat et le mont Blanc par les Bossons. Ce pavillon n'a pas pu être identifié, mais il se situe certainement sur l'un de ces chemins. La femme dans l'encablure de porte, vêtue d'une longe jupe et d'un chemisier, semble être la tenancière ou la serveuse car elle porte un tablier et tient un torchon à la main. Une autre femme est assise sur un banc devant le pavillon et plusieurs verres et une bouteille sont posés sur la table devant elle. Plusieurs chaises en bois sont positionnées autour de cette même table. Les hommes présents sont presque tous vêtus de la même manière : des chaussures en cuir, un pantalon, une chemise, un gilet et un couvre-chef. L'un d'entre eux, à gauche, est assis sur un escabeau. Dans ce contexte, cet objet servait probablement à aider les touristes à monter sur les mulets qui les amenaient au but de leur promenade. Ce moyen de transport était en effet très utilisé, notamment pour aller au Montenvers avant la mise en service du train en 1909.