Ce piolet a été utilisé par l'alpiniste Jean Afanassieff lors de la première ascension française de l'Everest en 1978. Jean Afanassieff (1953-2015) est un alpiniste, guide de haute montagne et réalisateur français. Il a vécu à Chamonix et a été membre de la compagnie des guides de Chamonix. Sa passion débute sur les rochers de la forêt de Fontainebleau. Il s'établit ensuite à Chamonix où il réalise plusieurs premières solitaires dans le massif du Mont-Blanc telles que celle de l’Éperon Croz aux Grandes Jorasses (1972) ou de la face nord de l'aiguille Blanche de Peuterey (1973). Il s'éloigne ensuite des Alpes en réussissant la première ascension du mont Ross aux îles Kerguelen avec Patrick Cordier en 1975. En 1979, il ouvre une voie qui porte son nom au Fitz Roy (Patagonie) par l'arête ouest. En 1978, Jean Afanassieff se joint à l'expédition française pour l'Everest menée par l'alpiniste et homme politique Pierre Mazeaud. Ce sommet avait été conquis pour la première fois en 1953 par l'anglais Edmund Hillary et le sherpa népalais Tenzing Norgay. Le 15 octobre 1978 à 13h40, Afanassieff est le premier français à atteindre le sommet quelques secondes avant ses compagnons Nicolas Jaeger, Pierre Mazeaud et le cameraman autrichien Kurt Diemberger. A la descente, Afanassieff et Jaeger chaussent les skis entre 8200 et 6700 mètres d'altitude. Ils sont ainsi les premiers skieurs au-dessus de 8000 mètres. L'expédition est équipée par le fabricant Simond, installé à Chamonix. Forte d'une longue expérience dans la fabrication de matériel d'alpinisme, cette entreprise historique a longtemps été une référence dans le milieu de l'alpinisme. Elle fournit deux types de piolets à l'expédition. Le premier est le « Métallic 720 », modèle haut de gamme pour les alpinistes. c'est un Metallic 720 que brandit Pierre Mazeaud sur les images du sommet. Il a ensuite été remis au président de la République Valéry Giscard d'Estaing et il est aujourd'hui conservé au musée national du Sport à Nice. Le second modèle est un « Couguar », d'une gamme inférieure au précédent, destiné aux travaux annexes et aux sherpas. Or, il s'avère que c'est un des piolets de cette seconde gamme que Jean Afanassieff a utilisé lors de son ascension. cet objet témoigne d'un des grands exploits de l'histoire de l'alpinisme français au 20e siècle, un exploit qui a marqué le milieu des alpinistes mais également le grand public. Comme le disait Jean Afanassieff dans la revue Montagnes Magazine quelques semaines après son exploit : « L’Everest, on l’a gravi pour le sommet, comme les premiers alpinistes ont gravi le mont Blanc ou la Verte. C’est un alpinisme qui se perd. Pourtant, c’est le seul alpinisme qui marque les gens. »