Cette raquette à neige, composée d'un cadre en bois ovale, d'un cordage et d'une semelle en chanvre, appartient au même type que celles utilisées au début du 20e siècle par les chasseurs alpins de l'armée française. Ce corps d'armée a été créé en 1888 afin d'assurer la défense des frontières avec l'Italie notamment, dotée de troupes de montagne depuis 1872. Comme les soldats sont amenés à se déplacer en toutes saisons en montagne, ils sont équipés en conséquence : raquettes à neige ou skis. A la fin du 19e siècle, les troupes de montagnes sont équipées de raquettes, qui sont à cette époque des planchettes en bois, taillées en pointe à l'avant et à l'arrière. Vers le tournant du siècle, le matériel évolue et les raquettes correspondent alors au type présenté ci-dessus. Au début du 20e siècle, avec l'introduction du ski en France, les avis divergent sur l'équipement à adopter pour les chasseurs alpins. En 1903, le capitaine Clerc argumente en faveur du ski, un moyen de locomotion largement supérieur à la raquette selon lui, qu'il expérimente durant l'hiver 1902-1903 avec ses soldats. Mais la raquette a également ses partisans, qui soulignent la simplicité d'entretien et d'utilisation. En effet, la technique du ski nécessite un apprentissage, c'est pourquoi le Ministère de la Guerre ouvre une école de ski en 1904 à Briançon pour former les soldats.