Dès 1890, les cousins Henri et Joseph Vallot s’attellent à dresser une carte précise de l'ensemble du massif du Mont-Blanc au 20'000e. Pour ce faire, ils ne peuvent pas utiliser les cartes existantes car elles comportent bien trop d'inexactitudes pour atteindre la « véracité topographique » voulue par Henri Vallot. Il est alors nécessaire de réaliser de nombreuses campagnes de mesures topographiques en altitude. Celles-ci se déroulent en grande partie entre 1890 et 1900. Les Vallot se sont divisés le travail : Joseph, fondateur de l'Observatoire du mont Blanc situé à 4365 mètres d'altitude et excellent alpiniste, s'occupe des relevés glaciaire et de haute montagne tandis que Henri, ingénieur, prend les mesures principales en moyenne montagne et effectue l'ensemble des calculs nécessaires. A lui de traduire les observations de terrain en données topographiques exploitables. Cette feuille de papier calque sur laquelle sont pointés les principaux sommets du massif est certainement un relevé topographique réalisé par Joseph ou Henri dans ce cadre. Les relevés de bases sont effectués par triangulation, une méthode qui permet de déterminer la position d'une montagne ou d'un autre point d'intérêt en mesurant l'angle entre ce point et deux points connus et préalablement mesurés. D'autres points sont ensuite calculés en utilisant les points précédents. Ainsi, la position et l'altitude de l'ensemble des points trigonométriques nécessaires pour dessiner une carte peuvent être déterminées. Les cartes issues de ces campagnes de mesures sont publiées à partir de 1925.