Joseph Vallot réalise ces deux relevés sur un disque de papier en 1890. Les panoramas de la station de Lognan et de la Pyramide, dans le massif du Mont-Blanc, ont été tracés grâce à un instrument inventé en 1873 par le cartographe français Franz Schrader : l'orographe. Cet appareil a l'avantage de ne nécessiter pratiquement aucune préparation ou calcul sur le terrain et permet de dresser mécaniquement des ligne de paysage. Son inventeur le décrit ainsi dans un article de 1885 : « Une planchette [...] en métal et circulaire au centre de laquelle s’élève un axe vertical formant pivot ; un viseur qui peut se diriger vers tout point quelconque de l’horizon [...], un arc de cercle auquel est reliée tangentiellement une règle mobile qui affleure la planchette. Cette règle, armée à son extrémité d’un crayon, avance ou recule, entraînée par l’arc de cercle, suivant que la visée de l’observateur s’élève ou s’abaisse ». Les lignes du paysage sont donc transcrites graphiquement au fur et à mesure qu'elles sont suivies par la lunette ou le viseur. Cette méthode est donc extrêmement rapide. De plus, l'outil est peu encombrant, ce qui a son importance pour des travaux en haute montagne. Joseph Vallot, l'auteur de ces relevés, est un scientifique reconnu à Chamonix car il a fondé un observatoire sur les pente du mont Blanc, à 4365 mètres d'altitude. Dès les années 1890, son cousin Henri et lui-même mènent des campagnes de mesures sur le terrain, dans le but d'établir une carte du massif du Mont-Blanc au 20'000e. Durant la phase préparatoire, des panoramas à l'orographe sont exécutés, mais ils ne serviront pas dans l'étape finale des mesures, l'échelle de la carte ne correspondant pas à celle de l'orographe utilisé. L'instrument nécessaire à une carte au 20'000 serait bien plus grand et ne s'accorderait pas aux besoins des topographes-alpinistes.