Ce thermomètre-enregistreur de Richard sert à mesurer et enregistrer en continu l'évolution de la température de l'air pendant une semaine. Il fonctionne grâce à un tube rempli de liquide difficile à congeler, qui se dilate ou se rétracte sous l'effet de la température, ce qui provoque sa déformation. Cette déformation est transmise à l'aiguille enregistreuse qui s'élève ou s'abaisse devant du papier gradué. Sur le papier s'inscrivent donc automatiquement les oscillations de la température. Ce thermomètre est enfermé dans une caisse métallique de protection que le propriétaire a marqué de ses initiales JV : il s'agit de Joseph Vallot (1854-1925). En effet, cet appareil a été utilisé à 4350 mètres d'altitude dans le laboratoire que Vallot s'est fait construire sur les pentes du mont Blanc à la fin du 19e siècle. L'entreprise Richard Frères qui a fabriqué cet instrument est dirigée par Jules Richard (1848-1930) qui est aussi un grand ami de Joseph Vallot. Ensemble, ils ont passé trois jours et trois nuits sous la tente au sommet du mont Blanc, du 27 au 30 juillet 1887, afin de démontrer la possibilité et l'importance de faire des recherches prolongées en altitude. Avant Vallot, les scientifiques atteignaient la haute montagne à pied et devaient bien souvent se contenter de relevés ponctuels. Cet observatoire scientifique a permis aux savants de réaliser des expériences prolongées à haute altitude, ce qui explique la présence d'appareils enregistreurs capables de collecter des données pendant plusieurs jours consécutifs.